Le cinéma peut être un outil puissant pour s’attaquer aux angoisses contemporaines, mais il est rarement fait avec autant de sensibilité et d’art que dans Poignant d’Alice Winocour drame de tir de masse “Revoir Paris”. Alors que l’on pourrait soutenir que certaines terreurs ne devraient jamais être recréées, Winocour prouve qu’avec une touche sensible, même la plus déchirante des tragédies peut être transformée en une contemplation émouvante des maux de la société. Filtrant l’intensité à travers la lutte d’une femme pour reconstituer ses souvenirs d’une nuit fatidique, “Revoir Paris” raconte une histoire qui donne à réfléchir sur la survie, le traumatisme et le pouvoir de la connexion humaine.
Illuminé par une performance magistrale de l’actrice française Virginie Efira (“Bénédetta” “Les enfants des autres”), “Revoir Paris” rend l’expérience inimaginable de survivre à une attaque violente magnifiquement réelle et douloureusement universelle. Le film ne se vautre jamais dans la sentimentalité ou ne s’attarde pas sur la violence (laissez aux Français le soin d’être si pragmatique à propos d’une fusillade de masse), fondant plutôt le récit sur une enquête sur la mémoire qui joue comme un thriller silencieux de l’esprit.
L’essentiel du film est raconté à travers les yeux de Mia (Efira), une traductrice radio dont le mariage avec le docteur Vincent (Grégoire Colin) est un peu rassis. Sortir dîner un soir, Vincent reçoit un appel soi-disant urgent du bureau, laissant Mia finir seule son repas à moitié mangé. Sur son élégante moto Triumph, elle s’arrête dans un bistrot animé “juste pour boire un verre jusqu’à ce que la pluie se calme”. Winocour tourne cette scène avec une attention inquiétante aux détails, exhortant le spectateur à s’asseoir et à prendre note de chaque repère visuel. Les gros plans de l’épaule nue d’une femme marchant dans un couloir ou d’un gâteau d’anniversaire scintillant de cierges magiques reviendront non pas pour hanter Mia, mais comme des pierres de touche vitales pour sa mémoire.
Assise seule avec son verre de vin, Mia observe deux jeunes touristes japonaises rigoler devant leur escargot, et établit un contact visuel avec le fêtard fumant alors qu’il lui fait un tour d’horizon très français. Quand elle revient de la salle de bain, des coups de feu rapides envoient tout le monde au sol, alors que ses convives périssent sous ses yeux. Winocour cadre la scène du point de vue de Mia, ne montrant les tireurs qu’en un éclair de bottes noires et de fusils semi-automatiques. Elle rampe sur le sol et fait le mort avant que l’écran ne devienne noir. S’adressant à un médecin invisible, elle dit en voix off: “Ce qui s’est passé ensuite est effacé de ma mémoire.”
Le reste de cette nuit se déroule en rafales alors que Mia suit sa curiosité pour reconstituer ce qui lui est arrivé. Réacheminée lors de son trajet en bus vers la maison, elle passe devant le café fatidique et se sent soudainement obligée de revenir. Un serveur brusque mais serviable la considère comme une survivante et la connecte à un groupe qui se réunit au restaurant pendant les heures creuses pour traiter. C’est là qu’elle rencontre Thomas (Benoît Magimel), l’homme de la table d’anniversaire, qui a survécu avec une jambe gravement fracturée. Après l’avoir vérifiée, il se souvient d’elle avec vivacité et aide à déloger certains détails qui l’ont conduite sur le chemin de la découverte.
Bien qu’il s’agisse sans aucun doute de l’histoire de Mia, le film prend une qualité chorale alors que d’autres personnages racontent leurs propres expériences de la nuit. Nous voyons les mêmes événements sous des angles légèrement différents, tout comme Mia, chaque voix off révélant quelque chose de nouveau sur le moment où elle s’est évanouie. Elle est plongée dans une chute vertigineuse de culpabilité et de confusion lorsqu’une femme l’accuse d’enfermer les autres hors de la salle de bain, et elle est inondée de soulagement lorsque sa mémoire de retour prouve que la femme a tort. Plus de souvenirs révèlent plus de questions, et le troisième acte du film envoie Mia à la recherche de l’employé de cuisine sans papiers qui lui a tenu la main et lui a dit qu’ils le feraient.
Bien que les événements de “Revoir Paris” soient fictifs, Winocour a été attirée par le sujet après que son frère ait survécu aux attentats du 13 novembre au théâtre du Bataclan. Elle a été en contact avec lui pendant une partie de la nuit alors qu’il se cachait, et a ensuite passé du temps sur des forums en ligne où les survivants ont essayé de trouver des étrangers qui les avaient protégés ou avaient offert un mot gentil. Dans sa déclaration de réalisatrice, Winocour écrit : « J’ai expérimenté par moi-même comment les événements sont déconstruits, et souvent reconstruits, par la mémoire.
Un autre survivant parle à Mia du diamant du traumatisme : l’idée thérapeutique selon laquelle des choses positives peuvent découler d’événements traumatisants, comme des amitiés ou des amours, qui ne se seraient jamais produites autrement. Pour Winocour, “Revoir Paris” est l’accomplissement créatif de cette promesse douce-amère. En réalisant ce film, elle s’est donnée, ainsi qu’aux autres, un portrait émouvant d’une terreur inimaginable et un moyen vital de donner un sens à un acte insensé.
Note : B+
Music Box Films sortira “Revoir Paris” en salles le vendredi 23 juin.
Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.indiewire.com/criticism/movies/revoir-paris-review-virginie-efira-1234877830/?rand=21685