Claire Denis continue de se préoccuper de sa carrière en matière de vie d’expatrié Étoiles à midi, une mise à jour du roman de Denis Johnson de 1986 sur une Américaine qui utilise le sexe comme monnaie pour survivre alors qu’elle est coincée dans un Nicaragua politiquement instable. Le scénario, adapté par Denis, Léa Mysius et Andrew Litvack, reste fidèle aux personnages et au contexte géographique du matériel source, mais transporte les événements à l’ère Covid des masques faciaux et des tests PCR. L’intrigue regorge de tellement de misogynie que même la résumer fait grincer des dents, mais si quelqu’un peut s’en tirer en racontant une telle histoire de nos jours, c’est probablement Denis. Elle filtre les événements à travers des lunettes roses proverbiales qui éliminent une grande partie du cynisme inhérent à la nature transactionnelle de la relation au cœur du film.
Marguerite Qualley (Femme de ménage, Il était une fois à Hollywood) incarne Trish Johnson, une journaliste indépendante américaine qui couvre les enlèvements politiques au Nicaragua, qui se retrouve sans débouché, sans mission, sans passeport ni argent – ce qui n’est peut-être pas surprenant étant donné qu’elle propose inexplicablement des histoires percutantes à un magazine de voyage de luxe. Les Cordoues qu’elle porte ne valent plus rien à cause du marché noir. En désespoir de cause, elle recourt à des astuces pour gagner de l’argent et s’attirer les faveurs des autorités locales, dans l’espoir de s’extirper du pays. Chaque fois avant de se livrer au travail du sexe, on la voit essuyer ses larmes – un acte que le film ne considère absolument pas avec dignité ou respect, du moins pour Trish.
Lorsqu’elle quitte son propre hôtel miteux pour se rendre dans un bar du chic Intercontinental afin d’appâter son prochain client à 50 $, elle rencontre le mystérieux Daniel DeHaven (Joe Alwyn, Le favori), un entrepreneur britannique pour une compagnie pétrolière, du moins c’est ce qu’il prétend. Après avoir secoué un policier costaricain (Danny Ramirez) qui suivait Daniel, ils se retrouvent dans sa chambre d’hôtel pour du sexe. Mais contrairement à ses précédents clients, Trish s’amuse visiblement avec Daniel, et ils se rapprochent à mesure qu’ils dépendent de plus en plus l’un de l’autre pour une escapade.
Le film présente plusieurs des fioritures caractéristiques de Denis : il y a une scène dans laquelle Trish et Daniel virevoltent sur une piste de danse autrement vide pendant qu’un DJ lance un slow jam des Tindersticks, et une autre où un employé du restaurant tourne autour de Trish de la même manière. Lavant s’est mis au « Rhythm Of The Night » de Corona en Beau Travail. Il y a aussi un regard colonial persistant, pour lequel les critiques reprochent rarement à Denis.
Ce qui ressort, c’est la façon dont Denis et le directeur de la photographie Eric Gautier encadrent tout comme une romance, alors que ce qui transpire à l’écran est souvent tout sauf romantique. Trish endure des indignités apparemment sans fin pour s’en sortir, et les amants circonstanciels font face à des menaces inquiétantes qui finissent par dégénérer en violence, mais les Tindersticks apportent une partition tendre et jazzy. Peut-être que Denis perçoit cela comme une romance, même si les notes de presse qualifient le film de « thriller romantique ».
Le côté « thriller » ne ressort pas des visuels ou des techniques de réalisation, même si l’histoire conserve une certaine ambiance John le Carré avec son intrigue internationale. Malgré la vue constante de patrouilles armées cachées en arrière-plan et Benny Safdie apparaissant de nulle part possédant la connaissance de tout ce qu’il y a à savoir sur Trish et Daniel, le film ne crée jamais de réel sentiment de suspense, d’urgence ou de danger imminent. Cela ne ressemble pas à un véritable thriller érotique, du moins pas du genre que Paul Verhoeven ou Adrian Lyne auraient pu réaliser.
Peut-être que Johnson et Denis ont essayé d’exposer plutôt que d’exploiter la misogynie du matériel, mais Trish ne fait preuve d’aucune agence, bien qu’elle soit une journaliste compétente et bien informée qui parle couramment l’espagnol. Le film fait tout son possible pour réitérer à quel point Trish se sent dégradée en vendant son corps, mais elle fait une exception pour le gringo, bien qu’il ne soit sans doute pas moins louche que le reste de ses clients. En fin de compte, Trish apprend une leçon, mais il n’est pas clair si elle comprend le rôle que ses propres préjugés ont pu jouer dans son apprentissage. Étoiles à midi un examen parfois séduisant mais confus d’une relation physique et émotionnelle complexe.
Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.avclub.com/stars-noon-review-claire-denis-margaret-qualley-alwyn-1849651609?rand=21406