“C’était ta maîtresse au téléphone?”
Dans la plupart des contextes, une question comme celle-ci déclencherait une série d’accusations, de menaces, d’aveux et de portes claquées. Mais Anaïs amoureuse, premier long métrage charmant quoique léger de l’actrice devenue scénariste-réalisatrice Charline Bourgeois-Tacquet, n’est pas représentatif de la plupart des contextes. C’est un film français drôle et qui se délecte de son caractère français.
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L’Anaïs du titre est interprétée par Anaïs Demoustier, dont le public se souvient peut-être comme la fille d’Isabelle Huppert dans le drame dystopique de Michael Haneke en 2003. L’heure du loupou comme la femme de chambre de l’hôtel d’aéroport qui se transforme en moineau dans le film de Pascale Ferran Les gens des oiseaux. Lorsque nous la rencontrons ici pour la première fois, elle court dans les rues de Paris, en retard à un rendez-vous, avec un grand sourire gagnant sur le visage.
C’est son état naturel : être en retard, mais toujours souriante. Anaïs, voyez-vous, est « impulsive », ce qui est souvent un autre mot pour désigner le fait d’être agaçante, mais elle est tellement adorable qu’elle peut s’en sortir. Les gens l’attendront car lorsqu’elle apparaîtra enfin, elle apportera avec elle une explosion d’énergie rayonnante.
Notre jeune héroïne n’a pas beaucoup d’argent mais sait que la propriétaire ne la mettrait jamais à la porte. Elle traîne les pieds sur sa thèse (sur les « représentations de la passion au XVIIe siècle ») mais son directeur se contente de soupirer lorsqu’il hausse les épaules. Son ex-petit ami sait, au fond, que si elle veut le récupérer, il viendra en courant. Il ne se fait pas d’illusions.
Lors d’une soirée, elle rencontre un ami des parents de son amie, Daniel (Denis Podalydès), un homme de l’âge de son père, et ils entament une liaison. (C’est la France.) Il est marié et jure que c’est la première fois… enfin, au moins depuis 12 ans, lorsqu’il a trompé sa première femme avec sa femme actuelle. Anaïs se trompe en pensant que Daniel veut une relation sérieuse (même si elle ne sait pas si elle le fait) mais quand il tergiverse, elle est dehors.
Léchant ses blessures, elle reprend un roman écrit par la femme de Daniel, Emilie (Valeria Bruni Tedeschi) et s’éprend. Fuyant encore davantage ses responsabilités, elle met le cap vers le nord, en Bretagne, où Emilie est en résidence et donne un séminaire d’auteur.
Quelle est la clé pour créer Anaïs amoureuse Ce qui est si agréable, c’est que ces simples points de l’intrigue semblent prêts et disposés à permettre des interruptions à peu près n’importe quoi. Encore une fois, Anaïs est « impulsive », et son film doit l’être aussi. Si elle et sa mère veulent s’asseoir pieds nus sur des chaises longues et parler de Marguerite Duras pendant un moment, alors c’est ce qui va se passer. Le lémurien de l’ami du frère d’Anaïs tombe malade ? D’accord, passons un peu de temps là-dessus aussi.
Ce que Bourgeois-Tacquet reconnaît, c’est que c’est trop le bon moment pour simplement être en présence d’Anaïs. C’est l’amie qui illumine toujours la pièce, et non pas d’une manière magique et ennuyeuse, mais simplement en étant positive, même lorsque des sous-lettres brûlent presque son appartement.
Comme dans beaucoup de grands films français décontractés (Éric Rohmer se sent comme une grande influence ici), les lieux sont magnifiques, mais la grandeur s’équilibre avec la simplicité. Le séminaire de littérature se déroule au Château de Kerduel, qui s’annonce étonnant sur les sites touristiques mais Bourgeois-Tacquet le tourne dans un style terre-à-terre. Les pièces ne sont que des pièces, le champ n’est qu’un champ, même s’il contient quelques pommiers sauvages. L’attention reste portée sur les personnages, comme Anaïs qui, comme le titre l’indique, devient plus que simplement intriguée par la femme de son amant plus âgé, et se retrouve bientôt amoureux.
Anaïs amoureuse rappelle quelques souvenirs de Bernardo Bertolucci Voler la beauté, un autre film charmant, mais il appartient définitivement à une époque plus récente. Bien que ce ne soit guère une pièce A dans un catalogue de films féministes, il est très largement raconté à travers la jeune femme explorant la possibilité romantique, plutôt que de la mettre en lumière. Anaïs trouverait sans aucun doute le classique du milieu des années 90 revigorant, mais elle arriverait probablement 20 minutes en retard et repartirait avant la fin. Mais tu dois l’aimer de toute façon.
Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.avclub.com/anais-in-love-review-charline-bourgeois-tacquet-demoust-1848825442?rand=21406