Les plaintes concernant le travail bizarrement fantaisiste de Jean-Pierre Jeunet peuvent à juste titre abonder, mais le manque d’ingéniosité ne saurait en faire partie. Avec Gros bugle réalisateur français de Amélie la gloire revient pour réaliser son premier long métrage depuis plusieurs années (son dernier, Le jeune et prodigieux TS Spivet, est sorti discrètement en 2015), faisant équipe avec son co-scénariste de longue date Guillaume Laurant pour s’attaquer à notre avenir numérique. Situé dans un 2045 effrayant, nouveau et pas trop lointain, cette pièce d’ensemble à un seul lieu est peuplée d’automates sophistiqués essayant d’imiter ou de contrôler leurs créateurs humains.
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De nos jours, les gens ont complètement oublié comment écrire à la main. Les livres imprimés sont désormais de singulières reliques et, parce qu’ils exaltent l’humanisme, considéré comme subversif par les Yonix (François Levantal), seigneurs de l’intelligence artificielle construits à partir de pièces trouvées disséminées le long du spectre entre les Terminateur et RoboCop franchise. Il n’y a pas de carte de titre d’ouverture servant de fiche d’information sur la façon dont la société fonctionne actuellement dans cette dystopie aux couleurs vives. Tout le contexte nécessaire concernant les effets du réchauffement climatique, le clonage d’animaux et la fonctionnalité des gadgets/appareils est organiquement intégré au récit. Compte tenu de son ton acerbe et de ses perspectives sombrement fantastiques, Gros bug vibre au plus près des premiers films réalisés par Jeunet avec Marc Caro, les sombres visions de science-fiction de épicerie fine et La cité des enfants perdus.
Piégé dans la maison rétro-futuriste d’Alice (Elsa Zylberstein), une mère d’âge moyen aux penchants artistiques, tout un ensemble se précipite pour s’échapper. Peinte dans des tons saturés, la maison est devenue une prison gérée numériquement depuis que les Yonix ont jugé les conditions extérieures dangereuses. À la merci de ces commandes, les gens à l’intérieur font face à des conditions météorologiques extrêmes (ils ne peuvent pas régler la climatisation) et à des querelles constantes. Sporadiquement, Jeunet intercale des extraits de Homo ridiculeun programme télévisé dans lequel les IA humilient des concurrents humains pour « rire » (ou pour ce que leur programmation simulant les émotions considère comme une réaction appropriée à l’humour morbide de ce jeu de pouvoir).
Tous les êtres connectés ne sont pas des méchants qui détestent l’humanité. L’androïde domestique Monique (Claude Perron), qui rappelle Rosey de Les Jetson, est le chef de la bande d’appareils parlants de la maison, composée pour la plupart de modèles obsolètes : un robot ressemblant à un jouet appartenant à la fille d’Alice, Nina (Marysole Fertard) ; une aide au ménage (qui rappelle les acolytes de Théâtre scientifique mystère 3000); et Einstein, l’impressionnant buste mécanique capable de se livrer avec ses propriétaires à des débats philosophiques ou à des jeux d’agilité cérébrale. Alors que la dynamique parmi la demi-douzaine d’habitants devient instable et que les Yonix deviennent plus agressifs, ces robots de moindre statut s’engagent à aider leurs propriétaires.
Plein de Gros bugLes fioritures visuelles de – y compris les écrans flottants géants qui patrouillent dans la ville, permettant à chaque famille de savoir quels articles elle doit acheter – ont été réalisées grâce à des effets numériques. Mais comme c’est souvent le cas dans le travail de Jeunet, la majorité des gadgets sont des créations tangibles. Le fait qu’une grande partie de la conception de la production devienne une lentille à travers laquelle ces gens du futur voient le passé témoigne de l’approche minutieuse du cinéaste fantaisiste en matière de construction du monde. (Voir, par exemple, le Rubik’s Cube qui se trouve derrière une vitre, exposé comme une antiquité.) Loin d’être étouffé par les contraintes d’une histoire qui se déroule presque entièrement dans un espace confiné, le directeur de la photographie Thomas Hardmeier – clairement guidé par le blocage dynamique de Jeunet – encadre l’action pour souligner la claustrophobie tout en évitant la monotonie visuelle.
La subtilité n’a jamais été un des outils de Jeunet, et la comédie dans Gros bug est agréablement exagéré, parfois un peu trop poli et souvent drôle et hilarant. L’atmosphère générale exacerbée atteint un sommet d’émotion exagérée avec la performance plus grande que nature de Zylberstein, calibrée pour exaspérer son prétendant romantique sexuellement frustré et peut-être aussi le public. Le reste du casting (parmi lesquels les habitués de Jeunet, Isabelle Nanty dans le rôle de la voisine et Dominique Pinon dans le rôle d’un homme littéralement aveuglé par le capitalisme transhumain) descend d’un cran sur l’échelle de l’excentricité, tout en restant dans la bulle de la farce de science-fiction.
Comme c’est souvent le cas dans les contes de droïdes ou d’entités humanoïdes, ceux-ci rêvent ici de posséder des émotions humaines. Gros bug arrive dans la foulée de films futur-paranoïaques comme Les Mitchell contre. Les machines et Chant du cygne (et anticipe les films à venir comme Après Yang et Double) qui demandent si les réplications de la vie humaine sont humaines au même titre que l’article authentique. Pour Jeunet, le sens de l’humour d’une personne est le bastion de notre supériorité sur les machines. Mais ce n’est qu’une partie du problème. À maintes reprises, ses personnages en chair et en os démontrent leur instinct de survie, collaborant à l’objectif collectif de liberté et au besoin de compagnie de personne à personne, même à l’ère de l’automatisation. En fin de compte, ces humanoïdes créés par l’homme ont également hérité de notre propension à l’erreur, sans les aspects amusants englobés dans nos défauts idiots.
Gros bug soulève de grandes questions mais les explore principalement en surface, Jeunet visant peut-être à mettre la table pour les discussions sans faire de déclarations générales sur la direction que nous prenons. Ses créations de savants fous, y compris celle-ci, se balancent de manière ambitieuse vers les clôtures, sans demi-mesures dans leurs choix esthétiques ou leurs interactions romancées. Parfois, ils ratent leur cible, mais ils ne manquent jamais d’éveiller la curiosité. Il n’y a pas de duplication de Jeunet. C’est un original imparfait.
Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.avclub.com/amelie-director-jean-pierre-jeunet-goes-back-to-the-dys-1848520232?rand=21406