L’ancien médecin grec Hippocrate a été le premier à utiliser le mot « hystérie » pour décrire un état psychologique considéré comme propre aux femmes, qui il a postulé provenait d’un « utérus errant » provoqué par des « humeurs stagnantes » résultant d’un manque de rapports sexuels réguliers. Au XVIIIe siècle, le lieu de l’hystérie s’est déplacé vers le haut, de l’utérus vers le cerveau. L’hystérie n’a été éliminée du DSM qu’en 1980, mais a connu son apogée à l’époque réprimée de l’époque victorienne, lorsque tout signe indiquant qu’une femme (blanche, de la classe supérieure) était rebelle, mélancolique ou insatisfaite de sa « juste place » signifiait que elle pourrait être envoyée dans un asile pour être « guérie ».
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Eugénie (Lou de Laâge), l’héroïne de Le Bal des Femmes Folles, est une de ces femmes. Les ennuis d’Eugénie sont doubles. D’abord, elle espère avoir les mêmes libertés que son frère Théo (Benjamin Voisin) et a l’audace de s’exprimer sur le sujet en société mixte. La seconde est un peu plus ésotérique : elle a la capacité de voir et d’entendre les morts. Cela complique d’abord l’histoire, car les visions d’Eugénie pourraient être le symptôme d’une véritable maladie psychiatrique. Mais très vite, ses pouvoirs se révèlent réels. Ils passent ensuite au second plan alors qu’elle est trahie par son père et son frère et internée à la tristement célèbre La Pitié Salpêtrière, un hôpital parisien qui était, à l’époque, le dépotoir préféré des filles gueules de l’aristocratie française.
Là, elle est soumise à la torture sous prétexte de thérapie, y compris des bains dans de l’eau glacée qui la laissent bleue et tremblante. Une autre patiente, la douce, confiante et profondément traumatisée Louise (Lomane de Dietrich), est emmenée pour des démonstrations d’hypnose où elle est obligée de se saisir et d’uriner sur elle-même devant une foule d’hommes sérieux en costumes sombres. La réalisatrice Mélanie Laurent, la star de cinéma française devenue cinéaste qui a réalisé Respirer et Galveston, ne lésine pas sur les détails barbares de la façon dont les patients étaient « soignés » à La Pitié Salpêtrière. Elle dépeint son neurologue en chef, un personnage réel nommé Dr Charcot (Grégoire Bonnet), comme un misogyne insensible qui considère ses patients comme moins qu’humains. De cette façon, Le Bal des Femmes Folles est une diatribe enflammée contre le sexisme médical, un problème qui se présente différemment au 21e siècle par rapport au 19e mais qui reste toujours d’actualité. beaucoup avec nous.
Laurent incarne également Geneviève, une infirmière à La Pitié Salpêtrière qui se lie d’amitié avec Eugénie et qui représente une autre facette du contrôle patriarcal. Dans une autre époque, Geneviève serait elle-même devenue médecin. Mais telle quelle, elle est coincée dans un rôle subordonné où ses observations quotidiennes sont ignorées au profit des théories nobles (mais complètement hors de propos) des grands hommes en majuscule. Geneviève commence comme l’infirmière Ratched de la pièce, mais au fur et à mesure que le récit progresse, il devient clair qu’elle et Eugénie sont toutes deux des oiseaux libres qui font trembler la même cage. Tout cela aboutit au bal éponyme, un événement annuel où les patients de La Pitié Salpêtrière défilent dans un spectacle grotesque, le public invité à venir admirer des folles.
En termes de narration, Le Bal des Femmes Folles est simple, présentant un récit linéaire clair qui suit la trajectoire du roman source de Victoria Mas. Le féminisme de la pièce est également simple – on pourrait même dire simpliste – avec les médecins masculins dépeints comme des monstres et les patientes comme des victimes. Laurent révèle les mécanismes de contrôle qui ont été utilisés pour maintenir les femmes faibles et obéissantes pendant cette période, à un moment donné, entre le laçage d’un corset et les «remèdes» psychiatriques sadiques. Elle met également l’accent sur la camaraderie entre les femmes incarcérées à la Pitié Salpêtrière et témoigne d’une véritable affection pour les patientes qui vivent comme elles peuvent leurs journées.
Les détails d’époque sont ambitieux et somptueux, le film s’ouvrant sur une foule de personnes en deuil lors des funérailles de Victor Hugo en 1885 (naturellement, la romantique Eugénie est présente) et culminant avec une variation en lambeaux sur le bal costumé. L’asile est également rendu de manière convaincante, Laurent ajoutant un éclairage en clair-obscur dramatique pour épargner les dortoirs et interdisant les cellules en pierre. Il s’agit d’une œuvre de mélodrame féministe, qui utilise des événements réels comme toile de fond pour un récit romantique et centré sur la femme, d’esprits rebelles et de rêves différés. En tant que tel, il ne s’agit peut-être pas du portrait le plus nuancé de ce chapitre particulier de l’histoire. Mais c’est passionné, au diable les pères et les médecins.
Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.avclub.com/the-mad-womens-ball-brings-a-dark-chapter-in-medical-hi-1847690885?rand=21406