La Première Guerre mondiale s’est terminée il y a un peu plus d’un siècle à ce stade, et elle n’a jamais semblé être autant une page vierge historique sur laquelle projeter nos peurs, nos espoirs et nos propres ténèbres culturelles. La Seconde Guerre mondiale apparaît toujours comme une juste croisade contre le mal aux yeux de la culture populaire occidentale, mais notre lien avec la Grande Guerre originale est quelque chose de beaucoup plus ténu, plus ouvert à l’interprétation, et peut-être même à l’intimité dans sa narration. C’est peut-être pour cela que l’épopée de Sam Mendes 1917 et son histoire de survie contre toute attente a si bien séduit le public et les organismes de récompenses. Il était facile de se superposer sur le champ de bataille devant la caméra de Mendes et d’imaginer nos propres missions de sauvetage audacieuses.
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celui d’Edouard Berger À l’Ouest, rien de nouveau, la troisième adaptation cinématographique majeure du roman légendaire d’Erich Maria Remarque, joue avec bon nombre des mêmes matières premières que le plus récent succès de Mendes, axé sur la Grande-Bretagne. Vous trouverez davantage de plans longs de charges inutiles dans les tranchées, davantage de moments de calme avant l’inévitable tempête de guerre et davantage de jeunes acteurs jetés dans le creuset qui fait des garçons des guerriers. Mais dans un monde qui a depuis été ravagé par une pandémie et une nouvelle guerre européenne, le film de Berger évite les inévitables comparaisons avec Mendes (et encore moins avec le lauréat du meilleur film de Lewis Milestone en 1930) pour nous offrir plutôt quelque chose de plus sombre, de plus brutal et peut-être de plus honnête. . Il s’agit d’un film sur les garçons qui ne rentrent pas à la maison, et son histoire s’avère à la fois profondément touchante et étonnamment intemporelle.
Les combats dans le film de Berger, comme dans le roman de Remarque, sont centrés sur Paul (Felix Kammerer), un jeune étudiant allemand qui est emporté par le nationalisme du mouvement de guerre et s’enrôle pour un aller simple vers le front de la lutte contre la France. . Paul commence le film les yeux brillants, souriant, avide du manteau de « vétéran » et de « héros » qui drapera ses épaules lorsqu’il rentrera enfin à la maison. Ce qu’il ne sait pas, c’est que son uniforme a récemment été retiré d’un cadavre et lavé pour être réutilisé, que son chemin vers la soi-disant gloire passe par des kilomètres de boue et que sa bande d’amis idéalistes ne sera pas intacte d’ici là. la fin de la guerre.
Après avoir clôturé le premier acte du film avec une représentation terrifiante du premier contact de Paul avec le combat, Berger fait un bond jusqu’à l’automne 1919, les derniers jours de la guerre. Désormais soldat endurci et dont la fin de son séjour sur le front est en vue, Paul s’est installé dans la vie banale et larmoyante de la Grande Guerre, tandis que la véritable bataille se déroule ailleurs. Alors qu’un diplomate allemand (Daniel Bruhl) court contre la montre pour conclure un armistice, les généraux du pays tentent de continuer à se battre, car c’est la seule chose qu’ils savent faire.
Cette tension entre la paix et le besoin constant de continuer à avancer au front constitue l’épine dorsale émotionnelle et structurelle du récit de Berger, et ce qui est le plus frappant est la facilité avec laquelle il est capable d’éloigner les luttes diplomatiques des tranchées pour les affecter à Paul et à ses amis. alors qu’ils sont aux prises avec des barrages d’artillerie incessants et des gallons d’eau boueuse. La totalité des conséquences découlant des décisions des puissants n’est jamais perdue dans le travail quotidien des soldats et dans le voyage de Paul alors qu’il avance péniblement à travers le chagrin, le sang et un lointain souvenir de ce qu’il appelait autrefois la paix. . Pour souligner ces conséquences, Berger met en avant l’indécision des dirigeants allemands, alors que les diplomates défendent le bien de chaque vie humaine et que les généraux défendent la fierté nationale et l’héritage sanglant. C’est un argument que l’on peut voir faire la une d’un grand journal n’importe quel jour, et il renforce les arguments intemporels de Berger sur la futilité et la fausse fierté de la guerre.
Bien qu’il ne soit certainement pas la seule lumière brillante dans le grand casting du film, Kammerer doit porter une grande partie de cette tension narrative sur son visage à tout moment, et il fait un travail remarquable en regardant à la fois distant et froid face à une tragédie incessante et simultanément. imprégnant Paul d’un sens brut de l’humanité. On a l’impression de regarder une blessure ouverte se déplacer dans l’espace alors qu’il parcourt ce film, des séquences de combat fluides en une seule prise aux regards choqués qu’il lance lorsque les explosions s’éteignent et que le décompte des morts commence. C’est une performance remarquable, réactive et très enrichissante, soutenue par la confiance en composition de son réalisateur.
Berger À l’Ouest, rien de nouveau est une odyssée humaine et puissante sur le coût d’une guerre sans fin et les caprices des puissants, mais ce qui persiste ensuite, c’est la façon dont son réalisateur encadre ce récit à travers le paysage européen (littéralement). Les séquences de bataille de Berger sont mémorables, mais tout aussi mémorables sont ses moments de ponctuation tranquille en encadrant les arbres silencieux des forêts d’Europe occidentale, les ruisseaux murmurants qui couleront peu importe combien de sang s’infiltre dans les eaux, la faune qui gardera mener ses propres batailles, sans se soucier de celles des humains. Un plan d’un char émergeant de la fumée comme un monstre dans un film d’horreur pourrait être suivi d’un tableau immobile d’une canopée forestière, comme si Dieu lui-même regardait juste au-dessus de ces arbres, jugeant peut-être les combattants, peut-être les ignorant. Si le résultat est le même, est-ce important ?
Telles sont les questions posées, et auxquelles il n’est pas toujours répondu, par Tout le monde se taitLe regard élégiaque et obsédant de ‘s sur une guerre dont presque personne n’est encore en vie pour se souvenir. Pourtant, ce qu’il nous reste à nous apprendre, et ce que nous en appliquons dans nos propres guerres, dépend en grande partie de nous – et c’est la conscience aiguë du sens de la projection que le film fait résonner.
Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.avclub.com/all-quiet-western-front-movie-review-2022-edward-berger-1849694837?rand=21406