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Cannes 2024 : Abou Sangaré inoubliable dans « L'histoire de Souleymane »

Cannes 2024 : Abou Sangaré inoubliable dans « L'histoire de Souleymane »

par Alex Billington
28 mai 2024

Critique de l'histoire de Souleymane

C'est l'histoire de Souleymane. C'est une histoire que nous devons entendre. C'est une histoire que nous devons comprendre. Il existe aujourd'hui tout un sous-genre de films sur les réfugiés contemporains – des histoires importantes et réelles sur les immigrants, les réfugiés et les demandeurs d'asile qui luttent pour arriver en toute sécurité en Europe et survivre sous le poids écrasant des personnes et des politiques anti-immigration (voir aussi : Bordure verte ou Europe ou Je suis capitaine). L'une des dernières entrées dans ce sous-genre est le film L'histoire de Souleymaneaussi connu sous le nom L'histoire de Souleymane en français (ou L'histoire de Souleymane). Ce film a été présenté en avant-première au Festival de Cannes 2024 dans la section Un Certain Regard et a remporté deux prix: Meilleur acteur et prix du jury. Il mérite les deux : la performance du personnage principal est exceptionnelle et la narration est particulièrement puissante. C'est l'un de ces films qui pourraient changer votre vie : vous ne commanderez plus jamais de repas à domicile car vous aurez l'impression d'être exploité lorsque l'un de ces types livre.

L'histoire de Souleymane est réalisé par un cinéaste français nommé Boris Lojkineson quatrième long métrage après avoir réalisé un documentaire et deux autres longs métrages (Espoir et Camille) avant. Le scénario est écrit par Delphine Agut et Boris Lojkine, d'après des histoires réelles de réfugiés. Ils se sont immergés dans la communauté guinéenne à Paris et ont rencontré des livreurs de nourriture pour comprendre leur expérience. Le résultat est une expérience cinématographique captivante qui suit Souleymane Sangaré pendant deux jours à Paris alors qu'il se prépare pour son entretien d'asile. Sangaré est un réfugié guinéen qui se démène tous les jours à vélo dans les rues chaotiques de Paris pour livrer de la nourriture pour presque rien. Il loue son compte de livraison à un ami qui s'avère être un connard indigne de confiance, il vit dans des refuges pour sans-abri dans la ville et il doit naviguer avec précaution dans le monde des réfugiés, en s'assurant que ses moyens de subsistance et son avenir sont sûrs et sécurisés. Le film se déroule comme Pierres précieuses brutes parfois, c'est tellement intense ; les cinéastes ont été inspirés par Cristian Mungiu 4 mois, 3 semaines et 2 jours et celle de Cristi Puiu La mort de M. Lazarescu. « Tous deux racontent avec force détails, minute après minute, les efforts d'un personnage qui se débat comme une mouche dans un bocal, en proie à un système oppressif… »

Dans le film, Souleymane Sangaré est interprété par un véritable immigré guinéen nommé Abou Sangaréqui est le centre de l'histoire. La caméra le suit de près, que ce soit sur son vélo qui parcourt les rues, ou alors qu'il entre dans divers bâtiments pour livrer des repas, ou alors qu'il se fraye un chemin dans le réseau de transports en commun parisien tentaculaire en essayant de ne pas rater le dernier bus pour le refuge pour sans-abri à la fin de la journée. C'est le genre de performance inoubliable et réaliste qui vous restera à jamais. Abou Sangare n'est pas une star de cinéma (il est en fait mécanicien dans la vraie vie en France) et sa performance dans ce film ne ressemble pas à un “rôle révélateur” ou à un moment de “création de star”. Il semble authentique, avant tout. Il semble vécu, il semble être une description précise de ce qu'est la vie d'un réfugié vivant à la limite à Paris. Et ce genre de performance est important car c'est le regard le plus empathique et le plus honnête sur leur vie – il est ostentatoire ou mélodramatique. Le film me rappelle le genre de films que le cinéaste Ramin Bahrani avait l'habitude de faire au début de sa carrière – Chariot à pousser pour homme ou Atelier de découpe ou Au revoir Solo. L'expérience de regarder ce film vous laisse changé grâce au réalisme affiché, notre compassion et notre humanité nous permettant d'être profondément émus par Souleymane et son histoire.

Ma plus grande plainte à propos de L'histoire de Souleymane Le problème, c'est qu'il n'y a pas de musique, ni de bande sonore du tout dans ses 93 minutes de durée. Je comprends que les cinéastes souhaitent que le film soit brut et pur, que la réalisation soit perçue comme une vérité sans avoir besoin d'embellir ou de dramatiser quoi que ce soit. Cependant, une sorte de musique aurait donné à ce film un côté émotionnel qui l'aurait poussé à des sommets encore plus élevés. Même le fait d'intégrer de la musique diégétique dans quelques scènes aurait fait la différence. C'est trop sec, presque comme si on nous servait un bon repas sans sel ni poivre. C'est si proche d'être incroyable, mais il manque cet ingrédient important. Le film se termine aussi trop rapidement, laissant trop de fils en suspens. C'est peut-être le but de toute façon, car “l'histoire de Souleymane” est en cours, et il n'y a pas besoin d'une conclusion agréable et nette. Ils n'ont pas besoin de révéler le résultat de sa demande d'asile, c'est bien, mais il se passe tellement de choses dans cette vie à Paris que j'espérais qu'il suivrait avant le début du générique. Cela dit, j'ai bon espoir que L'histoire de Souleymane continuera à ouvrir les yeux de nombreux spectateurs, les émouvant d’une manière que seul le cinéma peut faire.

Note d'Alex à Cannes 2024 : 7,5 sur 10
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Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.firstshowing.net/2024/cannes-2024-abou-sangare-is-unforgettable-in-souleymanes-story/?rand=21919

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Tags: Abou, Cannes, dans, inoubliable, L39histoire, Sangaré, Souleymane
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