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Critique de "Lady Killer" et "The Strange Mister Victor"
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Critique de “Lady Killer” et “The Strange Mister Victor”

Comparé à d’autres poids lourds de l’âge d’or du cinéma français – pensez à Jean Renoir («La règle du jeu») ou à Marcel Carné («Les enfants du paradis») – l’histoire n’a pas été tendre avec Jean Grémillon. C’est notamment le cas aux États-Unis, où le travail du réalisateur continue d’être discuté parmi les cinéphiles comme un secret particulier. C’est dommage. Ses films sont parmi les plus innovants et les plus expressifs d’une période s’étendant approximativement du début des années 1930 aux années 50 – et à bien des égards, ils anticipent la rupture des règles de la Nouvelle Vague française.

Nouvellement restaurés en 4K, “Lady Killer” et “The Strange Mister Victor” sont essentiellement des films révolutionnaires de Grémillon, à mi-chemin entre ses premiers documentaires et drames expérimentaux et ses plus grands succès (“Stormy Waters”, “Lumière d’été”), qui qu’il a fait pendant l’occupation allemande de la France.

“Lady Killer” met en vedette le léonin Jean Gabin dans le rôle de Lucien, un légionnaire coureur de jupons. Suave et sexy dans son uniforme, Lucien attire le regard féminin comme des papillons vers la flamme. Entrez la femme fatale Madeleine (Mireille Balin), une belle mondaine liée à un riche bienfaiteur. Lucien tombe amoureux de Madeleine et prend un emploi dans une imprimerie à Paris pour qu’ils puissent être ensemble. Viennent ensuite la trahison et le meurtre, bien que Grémillon complète le sombre fatalisme et l’intrigue noirâtre avec des éclats de mélodrame frémissant qui enrichissent et élargissent l’histoire au-delà de son cadre ostensible d’attraction fatale.

À ses débuts, Grémillon était un violoniste qui jouait avec un orchestre qui accompagnait des films muets. Il applique cette sensibilité musicale à sa construction du drame. Ses films oscillent entre de petits moments apparemment sans histoire et d’autres qui frappent comme un gong résonnant. Ce qui commence comme une relation placide entre Lucien et son doux ami médecin, René (Réne Lefèvre), évolue vers un nouveau terrain dévastateur. Leur lien est couronné par une scène étonnamment intime de camaraderie masculine qui joue comme un rêve fiévreux.

Travaillant dans la lignée du réalisme poétique, Grémillon mêle des visions documentaires des milieux populaires à des intermèdes stylisés de tension psychologique. “The Strange Mister Victor” commence comme un drame panoramique sur les habitants socialement divers de Toulon, dans le sud de la France, et révèle finalement une crise éthique sur l’enchevêtrement de deux hommes. Victor Agardanne ( Raimu ) est un homme d’affaires honnête avec femme et enfant, bien qu’il fréquente secrètement une bande d’escrocs. Lorsqu’il tue l’un d’eux pour avoir menacé de le faire chanter, il utilise un outil qui appartient à son cordonnier, Bastien (Pierre Blanchar), comme arme du crime, ce qui conduit à l’arrestation de cet homme. Lorsque Bastien échappe à la prison, le coupable Victor fait tout son possible pour héberger le fugitif sans méfiance.

Il y a peut-être plus à mâcher dans “Mister Victor”, soutenu par une performance experte de Raimu qui chevauche une véritable anxiété morale et un désespoir intéressé. Pourtant, une scène particulière de “Lady Killer” continue de vivre dans ma tête sans loyer.

Au milieu du film, un miroir capture Lucien alors qu’il aperçoit Madeleine de loin puis recule dans l’ombre lorsqu’elle croise son regard. Les intrigues des films de Grémillon sont charnues et sociologiquement exploratoires, mais ce qui le distingue des réalisateurs de son temps – pour la plupart des artistes narratifs issus du milieu du théâtre – ce sont des moments comme ceux-ci : brefs, sans paroles, mais palpitants de désir et désespoir.

Tueur de femmes
Non classé. En français, avec sous-titres. Durée : 1h34. Dans les théâtres.

L’étrange Monsieur Victor
Non classé. En français, avec sous-titres. Durée : 1h43. Dans les théâtres.

Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.nytimes.com/2023/08/03/movies/lady-killer-the-strange-mister-victor-review.html?rand=21388

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