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Le lauréat du prix Cannes est une tendre méditation sur le deuil
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Le lauréat du prix Cannes est une tendre méditation sur le deuil

Fermer est un film à couper le souffle. Mieux vaut le préciser dès le départ. Plus tard, nous verrons comment des adjectifs comme « tendre », « calme » et « intime » capturent sa sensibilité chaleureuse. Mais pour l’instant, impossible d’échapper à la fable francophone de l’enfance de Lukas Dhont, qui a remporté le Grand Prix du Festival de Cannes 2022 et une nomination aux Oscars pour Meilleur long métrage internationala laissé ce critique dans un état quasi catatonique lors de la diffusion de son générique.

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Souvent, lorsque nous parlons d’enfance, nous confondons un sentiment d’ouverture et de possibilité non gardé avec de l’innocence, un sentiment qui se ternit et s’altère avec le temps. Mais cela ne tient pas compte du fait que grandir au-delà des délices enfantins peut être violent, voire ruineux. Cela est particulièrement vrai pour les enfants dont l’imagination lorsqu’il s’agit d’eux-mêmes et de ceux qui les entourent peut se heurter aux étiquettes restrictives et aux boîtes toutes faites que la société propose. Fermer entre dans cette discussion en offrant une histoire déchirante sur une belle amitié entre deux garçons qui se détériore de l’extérieur.

Léo et Rémi (Eden Dambrine et Gustav De Waele) passent la plupart de leur temps dans leur propre monde. Leurs journées sont passées à l’extérieur à jouer à des jeux imaginaires où les deux affrontent seuls une armée ennemie envahissante. Leurs nuits, en revanche, se passent dans une tranquille introspection, Léo aidant tendrement Rémi à faire taire ses pensées anxieuses avec des fables sur les canetons. Les deux hommes sont inséparables, se trouvant non seulement un « BFF », mais quelqu’un, comme Léo l’explique à un moment donné, qui est presque comme un frère.

Pourtant, un tel amour fraternel, notamment dans la proximité physique dont font preuve Léo et Rémi, n’a pas sa place lorsqu’ils sont à l’école. Les ricanements des filles de leur classe et les commentaires venimeux des garçons créent un fossé entre eux. Et alors que Léo commence à s’éloigner, Rémi se retrouve à la dérive. Ce lien qu’il entretenait depuis longtemps devient soudainement embarrassant, rendant leurs interactions semées de champs de mines qu’aucun des deux garçons ne veut reconnaître. Dhont nous permet de passer suffisamment de temps avec eux deux pour voir à quel point leur amitié devient fragile avant de nous perturber avec une tragédie indescriptible.

“Quelque chose est arrivé.”

Avec ces deux mots, tout le film tourne. L’intimité délicate des conversations nocturnes et des jeux de jour est brisée de l’intérieur. Dhont prend soin de ne nous offrir que les indices les plus brefs de ce qui s’est passé. Pourtant, avec une efficacité visuelle et narrative – Dhont est soigneusement adapté à la façon dont une phrase jetable sur l’incapacité de Rémi à verrouiller la porte de la salle de bain commune de sa famille se déplace soudainement lorsque la porte est vue plus tard défoncée – le film montre clairement que ce qui s’est passé est tout une mère aurait peur.

Ainsi, ce qui commence comme une étude minutieuse d’un lien naissant devient une méditation sur le deuil. Léo, que la caméra suit avec une aisance bienvenue, tente de raconter sa vie en sachant qu’elle ne sera plus jamais la même. Vous le voyez, presque en temps réel, pleurer à la fois ce qui était et ce qui aurait pu être.

Fidèle à son titre, Fermer aime travailler au niveau du gros plan. Le regard de Dhont s’attarde sur les yeux écarquillés de Dambrene, nous permettant d’abord de voir l’amour de Léo pour Rémi, puis de capturer les sentiments contrariants qui l’envahissent, que ce soit lors des séances de conseil en deuil imposées par l’école, des entraînements de hockey difficiles ou des concerts où il est clair, son esprit cherche un moyen de donner un sens à tout ce qu’il vit. Au début du film, son regard vagabond se pose amoureusement sur Rémi, comme s’il avait trouvé un port où ancrer tout son monde. Plus tard, il cherche des moyens d’ancrer la culpabilité et la perte incommensurables qu’il ressent. Ce que Dambrene fait avec tant de gestes muets et de scènes sans dialogues est tout simplement extraordinaire, en particulier pour la façon dont il capture une profondeur de sentiment ancrée dans ce que nous considérerions autrement comme de l’indifférence ou de la passivité.

Fermer | Bande-annonce officielle HD | A24

L’un des cadeaux de Fermer c’est ainsi qu’il refuse tout didactisme ordonné. Les questions épineuses qu’il pose autour de la honte et du chagrin ne peuvent pas être clairement résumées ni facilement expliquées. Dhont pousse son public dans des situations de plus en plus inconfortables, à table et en voiture, qui nous défient de tirer la moindre leçon de ce qui est arrivé à Rémi. De plus, il ne présente pas le deuil comme suivant un cheminement prévisible ; les adultes et les enfants sont aux prises avec le chagrin de manières si variées que vous comprenez le désir de Dhont d’éviter le mélodrame maudlin qui raconterait de tels sentiments, leur donnant un point final logique.

Suivre attentivement la perte de Léo et le poids de la responsabilité de ce qui s’est passé, Fermer nous présente un personnage qui a toujours besoin de trouver des moyens de mieux exprimer ses émotions et qui recherche, chez les autres et en lui-même, de tels exutoires sains. C’est ce qui rend son plan final percutant si chargé de sens ; il ne trouvera peut-être jamais ce qu’il cherche s’il regarde seulement en arrière. Il sera constamment appelé à regarder devant et au-delà, sachant que ce regard sera à jamais enraciné dans le désir de ce qui a été laissé derrière lui. Fermer est exquis, tendre et meurtri dans une mesure égale, réussissant à ressembler à la fois à une plaie ouverte et à un baume.

(Fermer ouvre à New York et Los Angeles le 27 janvier.)

Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.avclub.com/close-movie-review-lukas-dhont-1850003806?rand=21406

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