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Une main perdante pour Oscar Isaac
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Une main perdante pour Oscar Isaac

Paul Schrader a déjà écrit ce personnage : un homme seul avec ses pensées, sa culpabilité et sa haine de soi. Il se consacre de manière monacale à sa maladie intérieure, accomplissant ses petites habitudes. Il roule la nuit sans but et se prépare à l’oubli dans un monde laid. Travis Bickle de Conducteur de taxi, le scénario révolutionnaire de Schrader, reste l’exemple le plus célèbre : le type urbain définitif qui regarde depuis son taxi Checker la racaille et les revendeurs de la ville. Une variante moins antisociale peut être trouvée chez Frank Pierce, le héros paramédical hallucinant du scénario de Schrader. Faire sortir les morts. Plus récemment, dans Premier réformél’une des œuvres les plus accomplies de Schrader en tant que scénariste-réalisateur, il y avait le révérend Toller, le pasteur alcoolique à la voix douce avec un gilet suicide dans sa chambre.

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Dans Le compteur de cartes, le personnage est Guillaume Tell (Oscar Isaac), de son vrai nom Tillich, joueur professionnel et, comme le révérend Toller, personnage en noir. Comme nous l’apprenons au début, il est à la fois un vétéran et un ancien détenu. Ses années de prison militaire ont été consacrées à la lecture des classiques et à la pratique des cartes. Aujourd’hui, il aspire à l’enrégimentation. Parcourant le pays lors d’une tournée interminable de petits casinos, il joue au blackjack pour des gains modestes et séjourne dans des hébergements bon marché. Dans sa chambre de motel, il organise une cérémonie nocturne, retirant les tableaux des murs et enveloppant les meubles dans des draps gris et de la ficelle. Il tient un journal dans lequel il expose sur des cartes et sa philosophie de la dépression. On ne sait pas pourquoi il écrit – à part, bien sûr, le fait qu’il s’agit d’un appareil préféré de Schrader.

Les critiques aiment souligner que Schrader était autrefois l’un des nôtres. Comme Premier réformé représentait une adaptation consciente du genre de film d’art célébré dans son livre Style transcendantal au cinéma : Ozu, Bresson, Dreyerdonc Le compteur de cartes me rappelle un autre texte classique de Schrader. Publié dans Commentaire du film en 1972, « Notes sur le film noir » dressait un parallèle entre l’apogée du noir à la fin des années 1940 et les années 1970, déjà désillusionnées. Le noir, écrit Schrader, est un genre de l’expérience américaine d’après-guerre, dans lequel « la guerre continue, mais maintenant l’antagonisme se tourne avec une nouvelle méchanceté envers la société américaine elle-même ».

On peut trouver des problèmes avec cette analyse, mais elle s’est clairement répercutée sur des décennies de scénarios de Schrader, remontant à Bickle, qui était sous-entendu comme un vétéran du Vietnam. Dans Le compteur de cartes, le lien avec la violence au retour à la maison est plus explicite que d’habitude. Avec son penchant typique pour le grotesque, Schrader fait de Tell l’un des bourreaux notoires d’Abou Ghraib, et donc un porteur engourdi de honte nationale. Son ennemi sur le circuit des cartes est « M. USA », un joueur d’origine ukrainienne avec un gadget agitant un drapeau.

Alors qu’il exerce son métier lors d’une convention d’application de la loi (argent facile, nous informe-t-il), Tell tombe sur un séminaire donné par son ancien supérieur, John Gordo (Willem Dafoe, un habitué de longue date de Schrader), qui se vend désormais comme consultant en sécurité high-tech pour la police. départements. Dans la même pièce se trouve Cirk (Tye Sheridan), un jeune homme avec un plan à moitié préparé pour se venger personnellement de Gordo. Dans ce qui semble à première vue être une variante de la formule habituelle de Schrader, dans laquelle les actes de violence se transforment en tentatives de rédemption perverses et autodestructrices, Tell décide de prendre « le gamin » sous son aile. Acceptant une offre de La Linda (une erreur de Tiffany Haddish), un agent d’un mystérieux groupe d’investisseurs qui soutient les joueurs dans des jeux à enjeux élevés, il se lance dans une tournée de poker, avec l’intention de donner une partie de ses gains à Cirk afin qu’il puisse mets-le sur le bon chemin : oublie Gordo, retourne à l’université, appelle ta mère.

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Ce n’est, pour être honnête, pas la configuration la plus urgente. En fait, la seule chose qui tient vraiment Le compteur de cartes ensemble C’est la ritualisation de l’intrigue par Schrader : le symbolisme ascétique, la boisson, le célibat de Tell, les problèmes habituels avec les femmes. (Le rôle des femmes dans l’affaire d’Abou Ghraib est toutefois ignoré de manière révélatrice.) Il y a, comme d’habitude dans les films ultérieurs de Schrader, un élément de pastiche ; Tell, avec sa cravate noire et son professionnalisme, rappelle les capuches honorées de Jean-Pierre Melville, le premier interprète français du noir, dont Bob Le Flambeur a peut-être fourni une vague inspiration. Mais malgré ces échos et d’autres d’un cinéma maussade et dur, il n’y a aucun sentiment de suspense ou de milieu.

L’ostentation multicolore et packagée des casinos semble intéresser Le compteur de cartes encore moins que le sobre Tell : c’est l’une des œuvres les moins attrayantes de Schrader, avec un aspect numérique bon marché et une artificialité dépeuplée qui rappelle les pires tendances de David Mamet, sans les rebondissements et les dialogues écrasés. Schrader, qui est dans son élément lorsqu’il écrit des monologues et des narrations, n’est pas du genre à bavarder, et ses personnages ici ont l’habitude de raconter des blagues aussi dignes de gémir que vieilles. Les notes d’agrément – y compris un plan final qui pourrait potentiellement être le plus sublime de Schrader – sont perdues parmi les incohérences, les intrigues secondaires incomplètes et le manque d’air. Il ne devrait pas falloir un expert pour comprendre ce qu’un film essaie d’exprimer. Malheureusement, dans ce cas, c’est le cas.

Le texte ci-dessus est une traduction automatique. Source: https://www.avclub.com/the-card-counter-deals-oscar-isaac-a-losing-hand-1847633629?rand=21406

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